13 septembre 2014

THE DEEP VIBRATION : Strange love


Offert par Fargo Records à Paris le 2 août 2014
Réf : FR21259 -- Edité par Fargo en France en 2011 -- Promotional advance coipy. Not for sale.
Support : CD 12 cm
10 titres

Ils ont une habitude très sympathique à la boutique Fargo. Au moment de ressortir, on voit par terre derrière la porte un petit carton de disques avec la mention "Servez-vous". Il contient en général des CD hors-commerce diffusés - ou pas - par Fargo, par des gens qui ne sont pas tous complètement inconnus. Comme je refuse rarement un disque en cadeau et comme j'ai un faible pour les disques promo, je ne me suis pas fait prié lors de mon dernier passage et j'ai pris un exemplaire de chacun des six ou sept disques différents présents dans le carton. Il y avait notamment deux disques d'Alela Diane et un de Clare and the Reasons. Et celui-ci bien sûr.
A part la liste des titres et le fait que le groupe a produit l'album lui-même, il n'y a aucun renseignement technique sur la pochette. J'ai donc écouté le disque sans savoir du tout à quoi m'attendre (sauf que c'était un style susceptible de plaire à Fargo, bien sûr) ni d'où viennent ces gens.
Ça commence très bien avec le morceau-titre Strange love, complètement country dès les trois notes de guitare en intro et avec sa pedal steel ensuite, le tout emballé en moins de deux minutes. C'est à l'attaque du deuxième titre que j'ai été très surpris : on passe sans aucune transition à du rock électrique très marqué, avec chant à l'avenant. Pas spécialement mauvais, mais moins mon truc. Et tout l'album est comme ça. Le titre suivant Worried mind me plaît beaucoup, dans un style un peu sudiste avec guitare et orgue. Ça me rappelle quelque chose, le chant notamment, mais je n'arrive pas à trouver quoi. Il y a quand même quelques fois deux titres dans des atmosphères proches, comme ensuite avec Lonely for so long ou, malheureusement, pour les deux blues boogies électriques enchaînés, Black cat blues et You've got me. Il y a d'autres bonnes choses, dont I was cruel, l'autre titre avec de la pedal steel, ici bien associée à de l'orgue, mais c'est déconcertant d'écouter un album qui part comme ça dans tous les sens, même si toutes les compositions sont de qualité et maîtrisées.
Une fois en ligne, il ne m'a pas fallu longtemps pour apprendre que The Deep Vibration est (était plutôt) un groupe de Nashville (j'aurais dû m'en douter !, ce côté très pro et très propre dans les compos et l'interprétation), mené par le jeune guitariste-chanteur Matt Campbell, qui enregistre également en solo. Leur nom leur aurait été suggéré par Lou Reed, et ils avaient sorti avant cet album un EP, Veracruz.
IL ne m'a pas fallu longtemps non plus pour comprendre qu'il y avait anguille sous roche. Certes, Strange love est en vente au format numérique sur Bandcamp. Certes, l'album a sa page sur le site de Fargo et Gonzaï en a même publié une non-chronique il y a trois ans, qui pointe bien ses aspects sudistes et pas très originaux, mais chez Fargo la date de parution est toujours fixée à "TBA" (A paraître) et le disque n'est pas en vente. Et j'ai eu beau cherché partout, je n'ai trouvé aucun exemplaire en vente du CD "officiel" de l'album. La conclusion est simple : bien que le groupe ait annoncé officiellement sur sa page Facebook le 31 août 2011 la sortie de l'album chez Fargo, avec détails à suivre qui ne sont jamais venus, et bien que Fargo ait diffusé ce CD promo, il est plus que probable que le label a décidé à un moment ou l'autre d'arrêter les frais et de ne pas commercialiser l'album. Comme visiblement il n'y a pas eu non plus de CD commercialisé aux Etats-Unis ou ailleurs, ce disque est d'emblée un collector. Merci Fargo !
Comme je le disais, je pense que le groupe n'existe plus. Son principal titre de gloire reste la reprise remarquée de I was cruel par Caitlin Rose sur son album The stand-in en 2013. Rose est visiblement une proche du groupe. Elle fait des choeurs sur Strange love, y compris sur I was cruel, et au moins deux musiciens de The Deep Vibration l'ont accompagnée sur scène. Il s'agit du guitariste Jeremy Fetzer et du steeler anglais Spencer Cullum Jr, qui ont fondé tous les deux le groupe instrumental Steelism, dont le premier album sort justement dans trois jours.



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