02 janvier 2015

GENERAL ALCAZAR : La position du tirailleur


Acquis peut-être chez Parallèles à Paris vers 1999
Réf : CL 02 -- Edité par Chant Libre en France en 1998
Support : CD 12 cm
9 titres

Patrick Chénière, alias Général Alcazar, est mort le 12 décembre 2013. Dans les jours suivants, ne voyant rien venir, on s'est mis avec Philippe R. à guetter les hommages qui n e devaient pas manquer de lui être rendus dans la presse nationale, qui l'avait soutenu en attribuant de très bonnes "notes" à ses disques pendant les années 2000. Peine perdue, rien dans Libération ou Télérama. Seul Le Monde a fini par publier un (bon) article de Stéphane Davet, le 18 décembre.
Mais ses amis ne l'ont pas oublié. Son huitième album, Pour servir, dont il avait bouclé le financement grâce à une souscription juste avant sa mort, est sorti en février 2014 et  disponible auprès de l'association Les Amis du Général Alcazar.
A Sète, la ville où il s'était installé dernièrement, un hommage lui sera rendu ce vendredi 9 janvier, avec à 18h au Musée International des Arts Modestes, la présentation autour d'un verre du Cabinet de curiosité du Général Alcazar, puis à 20h30 au Théâtre de Sète un spectacle avec ses des musiciens, notamment Pascal Comelade et ses compères du Bel Canto Orquestra, dont Général Alcazar fut l'un des piliers, et des plasticiens, dont Hervé di Rosa.
Sète, ça fait un peu loin pour moi et je ne ferai pas le déplacement du 9 janvier. Du coup j'ai ressorti des étagères le premier disque que j'ai acheté de Général Alcazar, La position du tirailleur, avec sa très belle photo de pochette du Général avec son petit ukulélé vert, teintée d'humour quand on découvre au verso un tout jeune Patrick Chénière tenant une grande guitare acoustique de la même couleur.
Je sais que je l'ai acheté d'occasion, mais je ne suis plus sûr de ce qui m'a décidé à investir dans ce disque d'un artiste que je ne connaissais pas. Le plus probable, même si je n'en suis plus certain, c'est que je connaissais déjà la connexion avec Pascal Comelade, qui joue des claviers et de l'accordéon tout au long de ce disque, auquel participent également David Rieu au Moog et El Pato aux congas et percussions.
J'allais écrire que c'est le premier album de Général Alcazar. C'est complètement faux. Il s'agit du troisième. Avant, il y a eu Hunting dogs, enregistré en 1985 et sorti en 1992, puis No comment en 1995 (que je n'ai jamais écouté). Mais pendant longtemps, Général Alcazar s'est fourvoyé à chanter en anglais. La position du tirailleur est son premier disque en français, et ça change tout. L'utilisation de sa langue natale lui permet d'un seul coup de faire preuve d'originalité, d'imposer sa personnalité et presque son personnage. Il y a d'ailleurs une thématique qui m'a longtemps gêné à l'écoute du disque, ce sont les références militaires, mais avec un Général comme artiste et un Tirailleur dans le titre, il fallait s'y attendre. Ces références sont moins nombreuses dans les albums suivants, il me semble.
Avec neuf titres en vingt-six minutes, La position du tirailleur est un album compact et très homogène. Avec deux membres du Bel Canto Orquestra, certains sons rappellent évidemment l'univers de Pascal Comelade, mais les chansons proposées ici, toutes composées par Patrick Chénière, construites sur une solide fondation de basse et de congas, sont tout sauf une simple version chantée d'instrumentaux comeladiens.
L'album s'ouvre avec Jour de gloire, et c'est la première moitié du disque que je préfère, notamment l'enchaînement La coutume, Homme de main et La croisade. Mais le reste de l'album, y compris La piste, est très bien aussi.

La position du tirailleur, notamment dans sa réédition de 2001, reste facilement disponible, pour pas cher.


Général Alcazar, Interview de la boite #33 pour C'est à Sète, février 2012.


Le verso de la pochette de l'album, dans sa réédition par Le Chant du Monde en 2001.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

P.C. a fait 2 disques qui méritent d'être écoutés encore maintenant, celui ci puis le suivant (la sirène). Le malheur, quand ça a commencé à marcher pour lui (1 pont des artistes france inter lui a été consacré ) c'est qu'il s'est enfermé dans un style paroles fleuve/jeux de mots flamboyants mais manquait la force primitive de ce disque. La coutume est un des meilleurs morceaux français rock de cette période pour moi.
Par ailleurs une personnalité attachante visiblement. Ça fait du bien de commencer l'année avec lui, Ph