12 mars 2015

SYLVIA : It's good to be the Queen


Acquis sur le vide-grenier d'Athis le 8 septembre 2013
Réf : 310939 -- Edité par Sugar Hill en France en 1982 -- Tirage limité
Support : 33 tours 30 cm
Titres : It's good to be the Queen (Vocal) -/- It's good to be the queen (Instrumental)

Ce jour-là à Athis, je n'ai acheté des disques que sur un seul stand, mais j'ai fait une bonne pioche avec une douzaine de disques grand format puant la cave, parmi lesquels des albums de reggae et de ska, le premier Nina Hagen, un Formidable rhythm and blues qui manquait à ma collection, un Ofra Haza et le maxi Biko de Peter Gabriel.
It's good to be the Queen par Sylvia, c'est bien sûr d'une reprise,féminisée, de It's good to be the King rap de Mel Brooks, inspiré de son film La folle histoire du monde (Les deux, le disque et le film ont valu à Mel Brooks un grand succès en 1981).
Musicalement, la version de Sylvia est assez proche de l'originale. Les paroles, comme souvent dans le hip hop, sont l'occasion pour elle de marquer son territoire et de revendiquer ses propres qualités et ses réussites, quitte à fanfaronner quelque peu :

"I'm Sylvia, that's the name
Rappin' Queen's my claim to fame
Gonna tell you a story you didn't know
Get ready get set, cause here I go
I knew the land, of Rappersville
Castle on a mount called Sugar Hill
(...)
It started back, in seventy-nine
My whole darn future, was on the line
I created, a brand, new sensation
Through my mind and the whole darn nation
With the Big Bank Hank, the Wonder Mike
And this kid called Master G
Well would you believe their Rapper's Delight
Went down in history, hahaha!"

Eh oui, c'est là qu'on découvre que cette Sylvia peut se permettre de se vanter un minimum car elle est la fondatrice, avec son mari Joe Robinson, du label Sugar Hill, qui a produit le premier grand tube de l'histoire du rap, Rapper's delight de Sugarhill Gang, titre qui a visiblement servi de modèle à Mel Brooks pour son rap.
Au-delà de cette reprise de réappropriation, on a déjà eu l'occasion de raconter ici, Sylvia Robinson allait à nouveau profondément marquer l'histoire du rap quelques semaines après la sortie de son disque en concevant et en produisant le classique des classiques The message de Grandmaster Flash and the Furious Five.
Mais l'aventure de Sugar Hill n'est que l'un des exploits du parcours musical de Sylvia Vanderpool, qui est morte en 2011 à soixante-quinze ans.
Elle a commencé à enregistrer en 1950 sous le nom de Little Sylvia. En 1956, elle forme avec Mickey Baker, qui lui a enseigné la guitare, le duo Mickey and Sylvia, qui a marqué les esprits en 1957 avec le tube Love is strange.
Avec Joe Robinson, elle fonde vers la fin des années 1960 un premier label, All Platinum, responsable entre autres du grand succès, écrit et produit par Sylvia, Shame shame shame de Shirley and Company (alias J'aime tes g'noux de Henri Salvador !).
En 1973, Sylvia écrit Pillow talk (Conversation sur l'oreiller) qu'elle propose à Al Green, qui trouve la chanson trop suggestive. Du coup, Sylvia relance sa carrière solo avec ce titre, qui rencontre un très grand succès.
All Platinum a fait faillite à la fin des années 1970, presque pour une bonne raison : le label avait vu trop grand en rachetant les droits de tout le catalogue Chess Records pour près d'un million de dollars !
Avec un tel parcours, on n'est pas surpris d'apprendre que des producteurs hollywoodiens ont actuellement un projet de film sur la vie de Sylvia Robinson. On a fait des films pour moins que ça... Et même si ce disque, le dernier sous son nom, n'est pas ce qu'elle a fait de mieux, elle n'a pas usurpé son titre de reine du rap et de la soul !

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